10/08/2014
Recherche

Un périscope virtuel pour mieux voir, sur et sous l’eau

"Lever
le périscope !" : cet ordre habituellement lancé par le capitaine d’un
sous-marin va peut-être devenir obsolète grâce à l’invention d’une
équipe de chercheurs du Technion (Israël) qui a créé un dispositif
permettant d’observer les objets à la surface de l’eau sans avoir besoin
de périscope au dessus des vagues. Dénommé le "Stella Maris", cette
innovation est inspirée de la technologie utilisée par les astronautes,
pour rétablir les flous et déformations dont sont responsables les
couches de l’atmosphère lors de l’observation des étoiles.

Le dispositif est complexe. "Stella Maris est une nouvelle approche car il mesure passivement l’eau et les vagues par l’imagerie du soleil réfractée"
explique le professeur Yoav Y. Schechner associé à cette recherche.
C’est une caméra sous-marine dont le cœur du système comporte un réseau
de trous au travers desquels passe la lumière et dont les rayons sont
ensuite renvoyés vers le diffuseur de la caméra. Les images brutes
captées sont corrigées grâce à un système informatisé de reconstruction
d’images et de miroirs. Cette technologie est révolutionnaire et permet
de résoudre les difficultés posées par les caméras sous-marines
classiques qui sont soumises aux distorsions naturelles causées par le
mouvement des vagues. La tâche est d’autant plus difficile que "lorsque
la surface de l’eau est ondulée, les rayons solaires réfractent selon
les vagues et projettent sur le plan de l’image solaire"
explique
Schechner. Dans cette perspective, les chercheurs ont fait de cet
obstacle, un ingénieux outil de découverte : le changement aléatoire de
l’éclairage de l’eau, causé par le mouvement des vagues à la surface de
l’eau aura permis aux membres du laboratoire Schechner Hybrid Imaging
d’inverser le rôle du scintillement naturel du soleil afin d’obtenir la
cartographie en trois dimensions du fond de la mer.

L’ingéniosité du
périscope virtuel ne s’arrête pas là. S’il réduira certainement
l’utilisation des périscopes classiques désuets, il nourrira également
la recherche en biologie marine en permettant des observations
clarifiées au-dessus et en-dessous de l’eau et ce, de manière immergée.

Bien
que cet instrument nécessite la lumière du soleil pour pouvoir
fonctionner, les chercheurs du Technion sont actuellement en train de
travailler sur un système capable d’accumuler assez de lumière provenant
du clair de lune et des étoiles pour pouvoir être utilisé de nuit.

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